Retard des entreprises françaises relatif à la télétransmission bancaire

Si on prend en considération la date fixée pour l’avènement très proche de l’Espace Unique de Paiement en Euros, SEPA et la fin programmée du protocole ETEBAC, on signale qu’environ 20% seulement des 100 entreprises françaises ont commencé à changer leur système d’échange de données bancaires et à installer le système de télétransmission bancaire. Une migration qui reste absolument nécessaire pour les 80% restants afin de pouvoir communiquer avec leur banque.

Par le biais de ce système, l’entreprise aura la possibilité de communiquer avec sa banque, réaliser des opérations en toute sécurité, à savoir par exemple, des virements, des transferts internationaux mais également avoir ses relevés de comptes.

Depuis les années 1980, la télétransmission bancaire est assurée par le protocole interbancaire ETEBAC via le réseau de transmission Transpac X.25 de France Telecom. Toutefois, avec l’avènement de la SEPA prévue en 2014, qui signifie Single Euro Payments Area, c’est-à-dire espace unique de paiement en euros, ce système est considéré comme un système vieillot et connaitra sa fin le 30 septembre 2011. D’ailleurs, depuis le 31 juillet 2010, il n’est plus commercialisé.

Dans le but de remplacer l’ETEBAC et permettre les transmissions de fichiers SEPA, le comité français d’organisation et de normalisation bancaire, le CFONB présente de nombreux protocoles d’échange en utilisant Internet ainsi que des normes internationales harmonisées. On cite notamment le protocole Swiftnet, via le réseau privé de la société Swift que les grandes entreprises utilisent et disposant de plusieurs banques notamment à l’international ou le protocole Ebics, Electronic Banking Internet Communication Standards, via le réseau public IP.

Devant la forte augmentation des demandes de migration des entreprises qui en ont enregistré un retard, on révèle une saturation dans les prestations des services techniques et partant un retard opérationnel du procédé de remplacement. Ainsi, les banques sont actuellement dans l’incapacité de satisfaire les demandes qui ne sont pas encore à leur apogée. En outre, selon un communiqué du cabinet de conseil spécialisé dans l’optimisation des coûts pour les entreprises « Il semblerait que les banques « priorisent »  la migration des protocoles de communication bancaire en fonction de l’importance de leurs clients. » Quant à Marianne Experts « Une nouvelle inflation des frais bancaires est à craindre en matière de télétransmission, notamment à très court terme : frais par ligne transmise, multiplication des abonnements de télétransmission en raison de la nécessité de faire cohabiter différents systèmes pendant la période migratoire, frais de génération de BIC/IBAN… »

Ainsi, les banques auraient la possibilité de tirer profit de cette situation en guise de compensation du manque à gagner relatif à la normalisation des dates de valeurs, ou à la promesse de baisse des commissions interbancaires. A ce sujet, Marianne Experts conclut « Jamais la tarification bancaire n’a été aussi opaque, et aussi excessive. »